« L’autorité expliquée aux parents » de Claude Halmos (partie 1)
- le mai 31, 2015
- par Anna
- dans education, les parents
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Bonjour!
Voici mon tout premier résumé de livre.
J’ai choisi un livre qui m’a beaucoup marqué et qui correspond plutôt bien à la vision de l’éducation que j’ai. Je me suis beaucoup retrouvée dans le livre de Claude Halmos, même si je ne partage pas absolument tout.
Bonne lecture =)
Introduction
Dans ce livre de 167 pages écrit sous forme d’interview, Claude Halmos est interrogée sur l’autorité, pilier de l’éducation. Un livre qui déculpabilise et ça, on en a bien besoin ! 😉
L’autorité parentale est un enjeu majeur aujourd’hui et les parents sont perdus, ont l’impression de toujours livrer bataille à leurs enfants.
Le manque d’éducation empêche l’enfant de se développer normalement, et il peut avoir des retards dans plusieurs domaines. Les parents aiment et écoutent leurs enfants, mais ne posent pas suffisamment de limites, soit parce-qu’ils n’en voient pas l’intérêt, soit parce-qu’ils cèdent.
Pourquoi le problème de l’autorité parentale se pose-t-il particulièrement aujourd’hui?
1- Dans le passé, l’enfant se soumettait à l’autorité du parent car c’était un droit divin. En 1968, la société s’est rebellée contre cette autorité, pensant que c’était de la répression, ce qui est faux.
2- Le père a perdu son autorité, et au nom de l’égalité des sexes, les rôles du père et de la mère sont mal différenciés.
3- Les enseignements de Françoise Dolto sont passés par là, avec son message que l’enfant est une personne dont la parole compte.
En étant autoritaires, les parents ont peur de casser la personnalité de leur enfant, de stopper leur créativité et de les faire souffrir. Mais le message de Françoise Dolto a été mal transmis. Elle dit que l’enfant est un être à part entière MAIS que pour grandir, l’enfant a besoin d’éducation et que celle-ci suppose l’autorité.

L’affaiblissement de l’autorité paternelle est une des raisons des problèmes de discipline.
Il faut expliquer les règles à l’enfant et lui imposer de les respecter, jusqu’à ce qu’il les respecte de lui-même et le sanctionner s’il transgresse. Dans le passé on attendait de l’enfant qu’il soit docile et passif.
L’enfant doit obéir avant de comprendre pourquoi il doit le faire, car le respect des règles n’est pas naturelle chez lui. Il faut l’obliger momentanément. Ce n’est pas une soumission à l’adulte mais à la règle que l’adulte doit lui même respecter, même si enfants et parents n’ont pas la même place !
L’autorité rassure l’enfant car un monde sans limite est angoissant pour lui.
Pourquoi l’autorité de leurs parents est-elle indispensable aux enfants?
Claude Halmos explique que l’enfant, à l’inverse de l’animal, n’est pas dirigé par son instinct et qu’il se construit pour vivre en société. C’est pour ça qu’il faut lui apprendre les bonnes manières.
Il n’existe pas de parents incompétents. On doit expliquer aux parents que leur travail est d’aider l’enfant à devenir civilisé. Ca ne peut pas se faire sans l’éducation donnée par les parents. Dire « ça passera quand il va grandir » est faux.
Les actes monstrueux de certains adolescents sont dûs au manque de civilisation. Ils ne sont pas nés mauvais mais sont restés « sauvages ».On ne peut pas devenir humain sans éducation, sans humanisation.
Le petit enfant est poussé par des envies qu’il ne maîtrise pas et a un sentiment de toute puissance. Il se croit le roi du monde. Pour lui, le respect des règles de vie et de l’existence de l’autre n’est pas inné.
L’enfant est acteur de son éducation car il doit faire des efforts pour délaisser son fonctionnement pulsionnel. Ce n’est pas facile pour lui d’accepter les interdits, de se plier à la loi.
Tout enfant peut et doit se soumettre aux règles. Les parents doivent faire preuve de compassion en lui montrant qu’ils comprennent que ce n’est pas facile pour lui de respecter les règles, tout en restant fermes sur les limites.
Un petit enfant peut croire que si on lui impose quelque-chose c’est qu’on ne l’aime pas. Le fait de lui montrer qu’on comprend ses difficultés lui permet de se sentir aimé. L’autorité des parents n’est pas dirigée contre l’enfant mais contre le pulsionnel en lui.. C’est une aide qu’on lui apporte dans son combat contre ses pulsions, sa sauvagerie.
Par contre si les parents sont trop autoritaires, la sauvagerie de l’enfant s’exprime à l’adolescence car l’agressivité de l’enfant n’avait pas été maîtrisée mais juste étouffée.
Qu’est-ce que les parents doivent apprendre à l’enfant pour qu’il devienne civilisé? Devenir civilisé, ça consiste en quoi?
C’est quoi être civilisé? L’enfant doit comprendre quatre principes:
- on ne peut pas tout faire (frapper , agresser…)
- on ne peut pas tout avoir
- la sexualité est régulée
- on ne réussit jamais sans effort
L’enfant doit comprendre sa place: il a de la valeur, sa parole compte, mais il n’est pas un adulte. Ce sont les adultes qui « commandent », sans avoir tous les droits bien sûr. On lui demande son avis sur des choses qui le concernent (par ex combien de cuillères de légumes il veut qu’on lui serve, ou la couleur de son pantalon) mais pas sur tout. Un enfant a besoin de discuter les choix de ses parents, de s’y opposer parfois. Mais il ne faut pas demander à l’enfant son avis sur tout. Il y a des choses qui ne le regardent pas.
Il faut répéter les interdits et rester ferme pour que l’enfant les intègre. Ce n’est jamais acquis pour toujours. Il peut arriver à l’enfant de les transgresser de temps en temps, mais il les respecte volontiers.
Le problème c’est quand il faut répéter constamment pour que l’enfant apprenne ces règles! Les enfants refusent leslimites et les parents ne s’opposent pas suffisamment donc il faut toujours répéter les mêmes règles. Le parent va répéter 100 fois le même ordre, mais sans fermeté suffisante. L’enfant obéi que s’il sent que ses parents sont convaincus et qu’ils ne le laisseront pas franchir la limite.
L’enfant va devoir combattre son idée de « je veux tout, par n’importe quel moyen et tout de suite ». Claude Halmos rappelle que le parent doit aider l’enfant à apprendre à se contrôler. Souvent le problème des enfants agités n’est pas la psychomotricité. C’est soit une angoisse qu’ils expriment avec leur corps, soit le fait qu’on ne leur a pas suffisamment expliqué quelle était sa place d’enfant, d’humain. Sans médicaments, en ayant plus d’autorité sur eux, ces enfants finissent par se calmer car ils se sentent plus en sécurité.
L’enfant doit intégrer trois concepts essentiels:
- la vie humaine est sacrée
- la valeur de l’empathie
- les lois sont faites pour nous protéger
Il faut aussi que l’enfant soit dégoûté par les actes de sauvagerie. S’il veut ouvrir le ventre de son poisson rouge pour voir ce qu’il y a à l’intérieur, le parent doit lui montrer les choses dans un livre ou DVD. La curiosité de l’enfant sera satisfaite et il n’aura plus goût à faire souffrir le poisson. Les parents doivent aider l’enfant à prendre plaisir à l’apprentissage.
En quoi consiste l’autorité?
L’autorité naturelle n’existe pas. Tout parent peut faire preuve d’autorité. Si on respecte l’enfant, il va prendre confiance en lui et se donner de la valeur. Quand il deviendra adulte, il s’imposera plus facilement car les autres ressentiront sa valeur, dont il est lui-même convaincu. Certains parents sont plus sûrs d’eux, notamment dû à l’éducation qu’ils ont reçu.
Les parents doivent se sentir légitimes dans leur autorité, en étant convaincus que ce qu’ils exigent de leur enfant est une bonne chose pour lui, que c’est juste.
Selon Claude Halmos, les parents qui manquent d’autorité se donnent deux excuses:
- leur enfant est très difficile
- ils n’ont pas d’autorité naturelle
Il faut aider les parents à comprendre que l’éducation est vitale pour leurs enfants. Temps qu’il en doutent, il ne pourront pas s’imposer.
L’enfant croit souvent que ce qu’on lui impose est arbitraire, que c’est un caprice de l’adulte. Pour sortir du duel qui est enjeu quand on veut lui imposer quelque-chose, il faut faire intervenir un tiers qui a une autorité sur les deux: soit le père, ou la loi, ou une autre personne, pour qu’il comprenne que ce n’est pas une bataille entre lui et sa mère par exemple.
L’auteur rappelle qu’il faut faire comprendre à l’enfant que ce n’est pas parce-qu’ils ne l’aiment pas que ses parents lui imposent des règles mais au contraire, c’est qu’il veulent qu’il devienne grand, et que c’est leur travail de parent de le faire.
Si l’enfant sent qu’il peut faire fléchir ses parents, il va mettre toute son énergie pour y arriver, et se retrouve donc en échec scolaire car tout son énergie il l’utilise pour échapper aux règles et pour manipuler son entourage. C’est de la « baby-délinquance », ce qui n’inquiète malheureusement pas les parents.
L’enfant doit comprendre qu’il y a deux types de discussion:
- je peux dire que je n’aime pas la tarte aux fraises, et choisir à la place de la tarte aux pommes. J’ai le choix.
- je peux dire que je n’aime pas les feux rouges, mais je ne peux pas choisir de les respecter ou pas. Je n’ai pas le choix.
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