Jalousies et rivalités entre frères et soeurs : comment les gérer ? (partie 1)
- le février 23, 2016
- par Anna
- dans education, les enfants
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Qui dit plusieurs enfants dit complicité, entraide, amour fraternel ….
Oups, j’oubliais … une bonne dose de disputes et jalousies aussi
Je vous ai résumé un livre que j’ai découvert il y a peu de temps et qui est plein de bon sens. Ce livre c’est Jalousies et rivalités entre frères et soeurs – Comment venir à bout des conflits entre vos enfants de Adele Faber et Elaine Mazlish. Je me suis rendue compte que j’appliquais déjà beaucoup de conseils donnés dans ce livre. J’y ai découvert de nouveaux concepts que je suis en train de tester sur mes
cobayes enfants.
Vous pouvez vous procurer le livre sur Amazon en cliquant sur la couverture du livre ci-dessous :
- Vous voudriez que vos enfants s’entendent à merveille ?
- Vous voudriez qu’ils se respectent et s’entraident ?
- Vous voudriez qu’ils n’éprouvent pas de jalousie les uns envers les autres ?
Alors je vous rassure, vous êtes un parent « normal » qui a un grand rêve : fonder une famille unie, harmonieuse et aimante.
Malheureusement, pas une famille n’échappe aux conflits frères/soeurs. Ce qui sera différent, c’est la réaction des parents face aux disputes et aussi l’intensité et la fréquence de celles-ci.
Pourquoi les enfants se disputent-ils ou se jalousent-ils ?
Avant tout pour s’accaparer l’attention et l’amour de leurs parents. Le rôle de ceux-ci est donc de leur faire sentir qu’ils sont uniques et spéciaux. Ce que nous faisons ou disons a une influence sur la relation que nos enfants entretiennent entre eux.
1/ Frères et sœurs : passé et présent
Les rivalités frères-soeurs n’ont rien de nouveau. Il suffit de nous rappeler de notre propre enfance !
« Nous pouvons être profondément marqués par nos rapports avec nos frères et sœurs, rapports qui provoquent en nous des réactions émotives intenses, positives ou négatives. […] Ces premières expériences avec nos frères et sœurs conditionnent aujourd’hui notre façon d’agir, de penser ou de nous considérer nous-mêmes. » (Faber et Mazlish)
Notre plus grand souhait en tant que parents, c’est que nos enfants s’aiment, soient amis, se respectent et se rendent mutuellement service.
Le lien fraternel est unique : les enfants ont besoin de s’affirmer dans leur personnalité et leurs différences et en même temps, ils ont besoin de trouver leur place dans leur relation fraternelle. L’important, c’est que nous, parents, arrivions à « construire un pont qui relie leurs identités, comme des îles. »
2/ Reconnaître les sentiments
« Si on veut avoir la moindre chance que les disputes s’arrêtent, alors il ne faut pas fermer la porte à tous ces débordements émotionnels que l’on souhaite bannir définitivement, mais les accueillir avec respect. » (Faber et Mazlish)
Il faut savoir que la plupart des enfants ont des sentiments mitigés vis-à-vis de leurs frères et soeurs : ils aiment et détestent à la fois.
Les enfants ont besoin qu’on les laisse exprimer ce qu’ils ressentent vis-à-vis de leurs frères et sœurs sans qu’on porte de jugement, sans les gronder et sans prendre la défense de celui qu’ils jalousent. Car » si on l’empêche d’exprimer sa colère, ce sentiment risque de se retrouver enfoui dans le subconscient de l’enfant, et de réapparaître sous une autre forme, symptôme physique ou problème psychologique. »
Mais attention : autoriser des sentiments négatifs, accepter que nos enfants ne s’aiment pas, ce n’est pas autoriser des comportements négatifs (comme se frapper, s’insulter etc).
Les auteurs nous donnent quatre moyens pour aider les enfants à s’exprimer (sous forme de bande-dessinée):
- Ne pas rejeter les sentiments négatifs qu’un enfant éprouve envers l’autre.
- Donner aux enfants de manière imaginaire ce qu’ils souhaiteraient avoir dans la réalité.
- Aider les enfants à exprimer leurs sentiments négatifs par des moyens symboliques.
- Montrer aux enfants comment exprimer leur colère sans utiliser la violence.
Les enfants ont besoin:
- Qu’on reconnaisse leurs sentiments, même les plus hostiles.
- Qu’on les empêche de se faire du mal.
- Qu’on les aide à manifester leur colère sans violence.
Petite astuce: quand un enfant vient vous voir avec une liste de complaintes, c’est utile de les noter. Il pourra donner cette liste à l’autre enfant. Ou le simple fait de l’avoir noter sera suffisant pour soulager l’enfant. Le fait de parler diminue les tensions et les agressions physiques ou verbales.
Tout ceci paraît contraignant. Est-ce que ça veut dire qu’on doit toujours contrôler tout ce que nous disons ? Non pas vraiment (ce serait épuisant!). On a toujours une deuxième chance, on peut toujours se rattraper. Et les enfants doivent savoir qu’on n’est pas toujours disponible et qu’on ne peut pas toujours accepter leurs disputes avec tolérance !
« Si on insiste pour que les enfants s’aiment, ils finissent par se détester
Si on permet aux enfants de se détester, ils finissent par s’aimer. » (Faber et Mazlish)
3/ Les dangers de la comparaison
La comparaison attise les jalousies et rivalités entre frères et soeurs comme l’huile attise le feu. Il faut éviter la comparaison favorable autant que la défavorable.
Certains enfants, faute de pouvoir être le meilleur ou le chouchou, font tout pour devenir le pire, se faire remarquer en ayant des comportements déviants.
Si vous êtes tenté(e) de comparer vos enfants, contentez-vous de décrire ce que vous voyez de la situation (ce qui vous plait ou vous déplait, ce qu’il faudrait faire) mais sans faire référence aux frères et sœurs car le comportement de l’enfant n’a rien à voir avec les autres enfants !
Les auteures se posent une autre question : faut-il favoriser la coopération ou la compétition ? Un enfant ne doit-il pas s’habituer à la compétition qu’ils retrouveront dans la société une fois adulte ? Le côté positif de la compétition est que c’est un bon stimulant à la réussite. Mais le prix à payer est l’anxiété et le stress qu’elle génère. A contrario, la coopération engendre le respect de l’autre et la confiance en soi.
« Les enfants ressentent souvent un compliment fait à propos d’un frère ou d’une sœur comme une dévalorisation d’eux-mêmes . »
C’est pour cela que c’est important de ne pas complimenter à l’excès l’enfant devant les autres mais de réserver votre enthousiasme quand vous serez seul avec l’enfant. Il suffit de décrire ce que l’enfant peut ressentir (« tu dois être très fier de toi » par exemple).
4/ Donner la même chose, c’est donner moins
Quand les enfants exigent la même chose, qu’est-ce qui se cache derrière ?
» Être aimé pareillement, c’est en quelque sorte être aimé moins. Être aimé de façon unique – pour soi-même – c’est être aimé autant que l’on a besoin d’être aimé. » (Faber et Mazlish)
Quelques conseils :
- Au lieu d’essayer de donner la même quantité, essayez de comprendre les besoins individuels de chaque enfant.
- Au lieu de leur dire que vous les aimez de la même façon, montrez-leur que vous les aimez de façon unique.
- Accordez à chacun le temps dont il a besoin.
Il y a des situations où clairement il faut donner la même chose, sans distinction. Mais il faut comprendre que les enfants ne sont pas traumatisés s’ils ne reçoivent pas toujours de manière identique. C’est une façon de leur faire accepter la déception et la frustration, une manière de les préparer aux inégalités de la vie.
Les auteures évoquent un tabou: le préféré. Il peut nous arriver de préférer un de nos enfants. L’important est de ne pas faire de favoritisme car la jalousie fraternelle peut mener à des actes répréhensibles (cf Joseph et ses frères ou Abel et Caïn). On ne peut pas se forcer à aimer nos enfants de la même façon. Sans se culpabiliser, on peut reconnaître qu’on a plus d’affection pour un de nos enfants. J’ajouterai qu’on peut aimer différemment mais avec la même intensité. Personnellement, je n’ai pas de préféré mais j’apprécie chez l’un ou l’autre de mes enfants des qualités différentes.
» La seule chose qui est impérative, c’est d’accorder un nouveau regard à l’enfant le moins favorisé, c’est de rechercher ce qu’il a de spécial, et ensuite de lui faire sentir le plaisir que nous cause cette particularité. C’est tout ce que nous pouvons exiger de nous-mêmes, et tout ce dont les enfants ont besoin. » (Faber et Mazlish)
Quelques conseils :
Les enfants n’ont pas besoin d’être traités tous pareils mais d’être traités chacun spécialement.
- Au lieu de donner la même quantité à tous, donnez selon les besoins de l’enfant.
- Au lieu de manifester autant d’affection à tous, montrez à chaque enfant que vous l’aimez spécialement.
- Au lieu de consacrer autant de temps à tous, consacrez le temps nécessaire aux besoins de chacun.
Et vous ?
Quels problèmes rencontrez-vous avec vos enfants ?
Avez-vous mis des solutions en place pour limiter les jalousies et rivalités entre frères et soeurs ?
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